L’intelligence artificielle (IA) est un domaine suscitant des débats passionnés quant à sa nature et à son utilisation. Cependant, une réflexion plus approfondie peut permettre d’éviter certains malentendus fondamentaux qui entourent cette controverse.
Le fonctionnement de l’intelligence artificielle et celui du cerveau
Tout d’abord, il est essentiel de reconnaître que le fonctionnement des réseaux de neurones biologiques diffère profondément de celui des réseaux de neurones artificiels. Bien qu’il existe des distinctions claires entre les deux, cela ne disqualifie pas l’utilisation du terme « intelligence artificielle ». Comparativement, il serait similaire à renoncer à utiliser le terme « bras mécanique » sous prétexte que les bras biologiques et mécaniques sont différents dans leur fonctionnement.
De plus, il est courant de confondre l’intelligence avec la pensée en général. L’intelligence est une propriété de la pensée, mais elle ne la représente pas dans son intégralité. Elle agit plutôt comme un outil permettant de réduire la complexité du monde pour mieux maîtriser notre environnement. Cette réduction de complexité est une caractéristique essentielle de l’intelligence, qui facilite l’analyse, le calcul, l’évaluation et la prise de décision.
Quelques réflexions sur l’IA
Enfin, il faut reconnaître que même l’intelligence humaine est largement algorithmique. Elle repose sur l’analyse de données et le calcul selon des procédures spécifiques. Cependant, cette intelligence va au-delà du simple calcul en incluant des considérations morales, éthiques et philosophiques dans la prise de décision. Ces réflexions sur les finalités morales ne sont pas encore à la portée de l’intelligence artificielle.
Bien que l’intelligence artificielle puisse être un outil puissant pour analyser des données et effectuer des calculs, elle ne peut pas remplacer la profondeur et la complexité de la pensée humaine. La réflexion sur les finalités morales et éthiques reste le domaine privilégié de l’intelligence humaine, et ce, pour le moment du moins.