L’économie numérique en Europe, y compris dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), est en retard par rapport aux États-Unis. Les chiffres sont éloquents : sur les 100 entreprises technologiques les mieux valorisées en 2023, seules 10 sont européennes. Cette sous-représentation ne concerne pas seulement les géants du numérique, mais aussi les entreprises de taille moyenne. Le secteur des services numériques est 2,5 fois plus actif aux États-Unis qu’en Europe.
La France en retard pour la formation en intelligence artificielle ?
Si cette tendance se maintient, la France et l’Europe risquent un déclassement économique rapide, caractérisé par un manque d’entreprises spécialisées dans l’IA et une perte de compétitivité pour celles déjà existantes. De plus, le retard dans l’adoption de l’IA dans les entreprises françaises expose chacune d’elles à une érosion de leur part de marché, de leurs marges et de leur valeur, ainsi qu’au risque d’être évincées par de nouveaux acteurs.
En outre, ce retard porte préjudice à la souveraineté nationale. En ne maîtrisant pas suffisamment la technologie de l’IA, la France se retrouve dans une situation de dépendance vis-à-vis d’autres pays. Cette situation limite notre capacité collective à prendre des décisions alignées avec nos valeurs et nos intérêts.
Pour éviter ce déclin économique et préserver notre souveraineté, il est impératif d’investir massivement dans la formation en intelligence artificielle. Les entreprises, les institutions éducatives et le gouvernement doivent collaborer pour mettre en place des programmes de formation adaptés à tous les niveaux, des écoles primaires aux établissements d’enseignement supérieur et aux formations continues pour les professionnels. Cela permettra de combler le retard actuel, de renforcer notre compétitivité sur la scène internationale et de garantir notre autonomie technologique à long terme.