La question se pose souvent : pourquoi impliquer les citoyens dans des débats éthiques et politiques complexes liés à l’intelligence artificielle (IA) lorsque ces sujets exigent une compréhension approfondie des technologies en jeu? Pourquoi ne pas se tourner plutôt vers les experts? La réponse est simple : l’IA touche la vie de chacun, et par conséquent, tout le monde doit avoir son mot à dire sur son développement.
L’intelligence artificielle au service de la communauté
Même lorsque les dilemmes éthiques ne sont pas évidents, les questions d’éthique publique ne peuvent être résolues sans faire des choix qui valorisent certains intérêts moraux au détriment d’autres, tout en les respectant tous. Dans les sociétés démocratiques modernes, le pluralisme des valeurs définit le contexte moral et politique. Ainsi, des décisions telles que sacrifier la priorité du consentement au profit du bien-être exigent une délibération collective.
Le rôle des experts n’est pas de prendre les décisions à la place des citoyens ni de dicter des lois. Alors, à quoi servent-ils? Les experts impliqués dans le processus de coconstruction de la Déclaration de Montréal ne cherchent pas à remplacer la réflexion citoyenne. Au contraire, leur expertise est mise au service du débat public. L’important, pour l’utilisateur, c’est d’apprendre à bien utiliser l’intelligence artificielle.

Pour aborder les enjeux complexes de l’IA, l’expertise doit enrichir la réflexion collective des citoyens. Les experts apportent leur connaissance spécialisée pour éclairer les débats, mais c’est à la société dans son ensemble de déterminer les orientations éthiques et sociales de l’IA. En fin de compte, c’est cette collaboration entre experts et citoyens qui garantit que les décisions prises reflètent les valeurs et les aspirations de la démocratie moderne.